1916, année de Verdun
Le 31 décembre 1915, le Président de la République, Raymond Poincaré, déclare : "Nous laisser aller à une défaillance momentanée, ce serait être ingrats envers nos morts et trahir la postérité" et Joffre : "ne pensons qu'à venger nos morts !"
Le thème de la vengeance devient la justification de la poursuite de la guerre...
Une loi autorise l'appel anticipé des jeunes de la classe 17 (ils auront 19 ans dans le courant de l'année 1916). Des critiques deviennent nombreuses, des parlementaires présentent une motion pour que le gouvernement fasse respecter son droit de contrôle sur les armées. Mais Joffre est intraitable, il a de mauvais rapports avec le général Galliéni, ministre de la guerre, et s'entête à commander des opérations de grignotage qui provoquent des milliers de morts. Il néglige des rapports indiquant des concentrations de troupes allemandes et exerce un chantage à la démission en mettant en avant son action lors de la bataille de la Marne.
Le 21 février, les troupes allemandes provoquent la surprise en attaquant à Verdun. Le 25, le fort de Douaumont est perdu. Le général Pétain est chargé du commandement et organise la résistance. Pendant plusieurs mois, la route Bar le Duc -Verdun sera empruntée par des convois incessants de camions transportant renforts, munitions, nourriture. Elle y gagnera le nom de "Voie Sacrée". Au total, environ 4 000 camions, 2 000 voitures, 800 ambulances, 200 autobus y circulent jour et nuit.
Au mois d'avril l'attaque allemande est enrayée, mais à quel prix, 600 000 hommes sont tombés, morts ou blessés, la plupart ont été victimes de l'artillerie qui pilonne sans relâche des terrains défoncés où se terrent des fantassins sans défense. On a pu calculer qu'en moyenne, chaque m² de terrain avait reçu six obus.
Par le systême de la "relève", l'armée française fera passer 70 de ses 95 divisions dans le secteur de Verdun, si bien que presque tous les poilus survivants pourront dire par la suite : "Verdun, j'y étais !".
Les neuvicois tombés à Verdun entre février et juin 1916 appartenaient à huit régiments différents.
Urgel Louis, mort le 12/02/1916 à la Main de Massiges (Marne), acte transcrit à Neuvic le 15/04/1916. 115e RI. Né à Neuvic (le Goret) le 27/08/1889 – 26 ans, cultivateur.
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Lafon André, mort le 25/02/1916 à Verdun (L’acte de décès indique Douaumont), acte transcrit à Neuvic le 20/05/1916. 85e RI. Né à Neuvic le 07/02/1894 – 22 ans.
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Tronche Albert (Pierre sur le monument), mort le 14/03/1916 à Verdun, (l’acte de décès indique « au sud de Bras (Meuse) »), acte transcrit à Neuvic le 10/09/1916. 151e RI Né à Douzillac le 25/05/1894 – 21 ans, célibataire.
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Beaugier Emile, mort le 18/04/1916 à la Côte du Poivre (l’acte de décès indique « près de Bras ») (Meuse), acte transcrit à Neuvic le 27/04/1917. 63e RI Né le 27/08/1888 à Vallereuil (le Breuil) – 27 ans, cultivateur à Sourzac en 1913.
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Lacoste Constant, mort le 18/04/1916 à Bois Navé devant Verdun, acte transcrit à Neuvic le 12/06/1916. Sergent au 326e RI (Brive). Né à Neuvic le 05/07/1891 – 24 ans, cultivateur.
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Manem Martial, mort le 08/05/1916 à Dugny (Meuse), acte transcrit à Neuvic le 12/6/1916 6e RI Territ Né le 19/8/1872 à St Astier – 43 ans. Marié à Jeanne Dupuy, ils étaient cultivateurs à Théorat et avaient quatre enfants (Marie, Anne, Léon et Louis) dont trois vivants.
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Lavignac Jean, mort le 02/06/1916 à Verdun (Meuse), acte transcrit à Brive le 20/07/1916. Sous-lieutenant au 412 RI. Etudiant à Toulouse, sursitaire incorporé le 16 août, aspirant le 25/12/14, sous lieutenant le 29/01/1916. Légion d'honneur à titre posthume le 18/05/1919. Né le 28/12/1892 à Neuvic – 23 ans. |
Seyrat Charles, mort le 08/06/1916 au fort de Vaux (Meuse), transcrit à Neuvic le 05/10/1916. 321e RI. Né le 31/07/1877 à Neuvic (Puy de Pont) – 38 ans, charron à Puy de Pont. |
Le 1er juillet, les Alliés attaquent dans le secteur de la Somme. Les troupes anglaises subissent des pertes considérables dès le premier jour (20 000 morts et 40 000 blessés). Le front se déplace d'une dizaine de kilomètres durant les premiers jours, c'est un succès pour les Alliés mais ce n'est pas une percée et la guerre d'usure reprend.
Jusqu'à la fin de l'année, sept nouvelles victimes neuvicoises tombent aussi bien dans le secteur de la Somme que dans celui de la Meuse.
Feytout Charles, mort le 05/7/1916 à Hardicourt Maurepas (Somme), acte transcrit à Neuvic le 14/01/1917. 127e RI. Né à Neuvic (Théorat) le 03/03/1888 – 28 ans, cultivateur.
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Planche André Abel Joseph, mort le 08/07/1916 à Froidos (Meuse) ambulance 3/5 des suites de blessures, acte transcrit à Vallereuil le 27/08/1916. 58 RA. Né à Vallereuil (la Tuilière) le 19/07/1893 – 22 ans. Inhumé à la nécropole nationale des Islettes (Meuse) tombe 1976. |
Mazeau François, mort le 05/08/1916 à Thiaumont-Fleury (Meuse), acte transcrit à Neuvic le 25/10/1916. 81e RI (venant du 126e RI). Né le 18/07/1891 à Neuvic (Planèze), 25 ans, cultivateur.
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Bouyer Gabriel Louis, mort le 16/08/1916 à Maurepas (Somme), acte transcrit à Neuvic le 15/11/1916. Caporal au 5e bataillon de chasseurs alpins. Né le 22/12/1891 à Neuvic (Villeverneix), 24 ans, cultivateur.
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Seyrat Georges, mort le 06/09/1916 à Maurepas (Somme), acte transcrit à Neuvic le 19/12/1916. 73e RI Né le 27/05/1890 à Neuvic – 26 ans, étudiant en lettres.
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Rolland Lucien, mort le 05/10/1916 au bois de Gleuze près Combles (Somme), acte transcrit à Neuvic le 16/11/1916. Classe 1893, matricule 1202 (Périgueux), 209e RI territ. Citation à l'ordre du régiment, croix de guerre avec étoile de bronze. Inhumé au cimetière militaire de Maricourt (Somme), tombe 788 Né à Neuvic (Planèze) le 22/8/1873 – 43 ans.
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Lavignac Edmond, mort le 10/11/1916 à Notre Dame de Sonain (Marne), acte transcrit à Neuvic le 24/02/1917. 1er RI Né le 09/03/1896 à Neuvic – 20 ans. Inhumé au cimetière de Suippes (Marne). |
L'utilisation massive des gaz de combat provoque aussi de nombreux décès, souvent attribué à la tuberculose pulmonaire :
Gaillardon Elie, mort le 10/11/1916 à Neuvic (tuberculose contractée en service) 412e RI, réformé. Né à St Séverin d’Estissac (le Nègre) le 30/10/1893 – 23 ans, célibataire. |
Douaumont a été repris en octobre et au mois de décembre, les armées ont retrouvé leurs positions de départ, 10 mois de combats, 300 000 victimes dans chaque camp pour un gain territorial nul.
A la suite de la bataille de la Somme, l'état-major allemand décide de la guerre sous-marine à outrance ce qui aura pour effet indirect mais décisif l'entrée en guerre des Etats Unis en 1917.
Suite du registre de l'abbé Tocheport, curé de Neuvic : "Il faut reconnaître que femmes et vieillards, en général, s'adonnent courageusement aux travaux des champs pour suppléer les absents. Il faut reconnaître aussi que les désordres qu'amènent l'absence des maris sont à peu près inconnus à Neuvic. |
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16 morts en 1916